Les Geishas
J'ai voulu commencer un article sur la culture japonaise. Aujourd'hui, je vais vous parler des geishas au Japon :-)
En bref
Une geisha est au Japon une dame de compagnie raffinée réservée à une clientèle très aisée, dédiant sa vie à la pratique d’excellence des arts traditionnels japonais.
Les geishas étaient nombreuses aux 18e et 19e siècles. Elles existent encore dans le Japon contemporain bien que leur nombre soit en diminution, 17 000 dans les années 1980, il n'est plus que
d'environ 200 de nos jours, principalement à Kyoto dans le quartier de Gion. Cependant, grâce à une meilleure communication sur les activités des geishas notamment par la télévision et Internet,
le nombre d'apprenties geisha a connu récemment une bonne augmentation.
Il peut y avoir certaines confusion entre le rôle de geisha et celui de prostituées. Une geisha n'a pas de rapports sexuels avec tous ses clients. Il peut y avoir des exeptions, mais c'est rare.
Son rôle est de divertir les hommes et de leur tenir compagnie ^^
Origines
Le mot geisha se compose de deux kanjis signifiant « art » (gei) et « personne » ou « pratiquant » (sha) ; une geisha est donc une « personne qui pratique les arts ». Dans le
dialecte de Kyoto, les geishas sont les geikos et leurs apprenties, les maikos. D'ailleurs, Kyoto est traditionnellement la ville des geishas, c'est dans cette ville que les premières geishas ont
fait leur apparition. Maintenant, c'est dans cette ville qu'elles sont les plus nombreuses.
Les geishas appartiennent au « monde des fleurs et des saules » (Karyukai). Selon la geisha Mineko Iwasaki, une
geisha doit avoir la délicatesse d'une
fleur ainsi que la force et la souplesse d'un saule.
Apparence
Habillement
Le vêtement quotidien des geishas est un kimono de soie décolleté dans le dos. Les couleurs du kimono se choisissent selon la saison, mais aussi selon l'âge de la geisha : les jeunes femmes
portent des couleurs vives tandis que les geishas de plus de trente ans choisissent des couleurs plus discrètes.
Le kimono est plus ou moins épais selon la saison : le kimono d'été, ro, est en simple gaze de soie ; le kimono d'automne ou hitoe est en soie non doublée. Enfin, le kimono d'hiver, awase, est
doublé de crêpe.
Le kimono est noué dans le dos par une large ceinture de soie, l'obi. Cet obi se noue différemment selon l'âge de la geisha : les femmes mûres le portent en « nœud de tambour » (taiko musubi),
mais les maiko le portent « en traîne » (darari obi), avec un nœud qui remonte jusqu'aux omoplates, le bout de l'obi traînant presque par terre. Un tel nœud nécessite un obi de plusieurs mètres
de long. Ce nœud dans le dos distingue les geishas des oiran et autres prostituées, qui nouaient leur obi sur le devant pour pouvoir l'enlever et le remettre plusieurs fois au cours d'une soirée,
car nouer un obi néssecite du temps et de l'aide (détails ci-dessous).
Enfiler un kimono et nouer un obi est une opération complexe, d'autant plus que, les kimonos étant tous de la même longueur quelle que soit la taille de la porteuse, il est généralement
nécessaire de replier le tissu du kimono sous l'obi, sauf pour une geisha très grande. C'est pourquoi les geishas font souvent appel aux services d'un « habilleur » professionnel.
Les kimonos sont fabriqués et peints à la main, ce qui les rend très chers : entre 5000 et 6000 euros pour un bon kimono.
En dehors des kimonos « ordinaires », les geishas portent pour les cérémonies importantes un kimono appartenant à leur okiya, de type kurotomesode, noir avec cinq kamon (blasons) de l'okiya
[Maison de geisha].
En guise de sous-vêtements, les geishas portent un koshimaki ou « couvre-hanches », une simple bande de tissu fin enroulée autour des hanches, puis une combinaison. Cette combinaison doit être en
harmonie avec les couleurs du kimono, car elle apparaît à deux endroits : au niveau des chevilles quand la geisha relève son kimono pour marcher, et au niveau du col. Ce col est
traditionnellement cousu chaque matin à la combinaison choisie par la geisha, puis décousu le soir pour être lavé. Il est rouge — couleur associée à l'enfance — pour les maiko, et blanc pour les
geishas confirmées.
Les geishas portent aux pieds des chaussettes tabi et des sandales de bois, les getas.
Maquillage de Geisha
Le Maquillage
Le visage est entièrement peint blanc, par-dessus une couche d'huile appelée bintsuke abura. Le maquillage est étalé à l'aide d'une brosse de bambou, puis l'excédent est tamponné avec une éponge.
Autrefois, ce maquillage contenait du plomb, si bien que beaucoup d'anciennes geishas souffraient de maladies et de problèmes de peau, et certaines peaux devenaient jaunâtres. A présent, il est à
base de poudre de riz. La nuque est également maquillée de blanc, en laissant apparaître une partie de la peau de la geisha. Les joues, les yeux et les lèvres sont maquillés de rose et de rouge.
Les sourcils et le contour des yeux sont tracés avec un bâtonnet de charbon ou avec du khol.
Le maquillage est une opération délicate, et les maiko se font souvent aider par leur oka-san ou par une maquilleuse lorsqu'elles débutent ; par la suite, elles doivent apprendre à faire leur
maquillage elles-mêmes. Au fur et à mesure de leur carrière, elles diminuent la quantité de maquillage ; les geishas de plus de trente ans ne portent quasiment plus de maquillage, sinon dans les
grandes occasions ^^
Zhang Zi Yi as Sayuri dans Mémoires d'une Geisha
La Coiffure
Les coiffures des geishas sont des chignons traditionnels japonais. Elles sont faites chez un coiffeur spécialisé et doivent tenir une semaine. Afin de ne pas aplatir leur coiffure, les geishas
doivent dormir sur un « repose-nuque », le takamakura (Sa doit être super douloureux X.x)
Les chignons nécessitant de tirer beaucoup sur les cheveux au sommet du crâne, beaucoup d'anciennes geishas ont une calvitie. Cela tend à disparaître de nos jours, d'une part parce que les maiko
débutent plus tard qu'avant, et d'autre part parce que certaines geishas utilisent des perruques.
La coiffure typique des maiko est dite en « pêche fendue » (momoware ou wareshimomo) ; il s'agit d'un chignon divisé en deux et au milieu duquel apparaît une étoffe de soie rouge. Les geishas
plus âgées portent d'autres types de chignon comme le marumage. Les chignons sont ornés de peignes, ainsi que d'épingles à cheveux nommées kanzashi.
Un takamakura......................................................................Un exemple de Momoware
Mode de vie, carrière
Les geishas vivent dans des quartiers réservés, nommés hanamachi, ce qui signifie « ville fleur ».
Elles sont toujours rattachées à une maison de geisha, une okiya, même si elles n'y vivent pas. Les okiya sont des maisons de femmes où les hommes ne sont généralement pas autorisés à entrer. La
structure d'une okiya s'apparente à une structure familiale, où la patronne est appelée oka-san, « mère », et où les geishas plus âgées sont considérées comme les grandes sœurs des maikos.
Une okiya se transmet par succession. L'une des geishas de la maison est désignée comme l'« héritière » (atotori) : il peut s'agir soit d'une fille naturelle de l'oka-san, soit d'une geisha
talentueuse adoptée par la maison. En tant qu'héritière, ses gains se confondent avec ceux de son okiya, et elle est censée devenir la prochaine oka-san.
Les geishas, de nos jours, ont le choix entre deux modes de vie : soit elles vivent dans une okiya, qui leur fournit un logement et des kimonos mais perçoit une partie de leurs gains en échange,
soit elles sont indépendantes (jimae) : elles vivent alors dans leur propre logement, et doivent financer elles-mêmes leurs vêtements et leur équipement, mais elles conservent la quasi-totalité
de leurs gains. Elles restent cependant rattachées à l'okiya, qui leur sert d'« agence de rendez-vous » et qui perçoit une petite commission en échange.
Qu'elles soient indépendantes ou non, la vie des geishas est partagée avec tout le hanamachi : à chaque occasion importante (début et fin de l'apprentissage, mizuage etc.), une geisha fait le
tour de son hanamachi et annonce la nouvelle aux patrons des maisons de thé en leur offrant de la nourriture ou des cadeaux. Généralement, une cérémonie a également lieu dans la maison de thé
habituelle de la geisha.
Les geishas forment souvent de véritables « lignées ». En effet, chaque jeune fille désirant devenir geisha doit pour cela se trouver une « grande sœur » (onee-san), elle-même geisha et plus âgée
qu'elle, qui lui enseigne le métier, l'emmène à ses rendez-vous, et touche en contrepartie un pourcentage des gains de sa « petite sœur » durant l'apprentissage. La « grande sœur » et la « petite
sœur » se lient lors d'une cérémonie appelée San San Ku Do, au cours de laquelle elles boivent trois gorgées dans trois coupes de sake. Cette cérémonie est également un moment clé du mariage
traditionnel japonais, elle symbolise la création d'un lien (en) entre deux personnes. La « petite sœur » se choisit à ce moment un nom de geisha, sur les conseils de son onee-san. Elle prend
généralement un nom dont la racine est la même que celui de son onee-san : ainsi, la petite sœur d'une geisha nommée Ichiume pourra prendre le nom d'Ichigiku.
Une geisha, pour augmenter ses gains ou devenir indépendante, a besoin d'un protecteur, nommé danna, un homme riche qui lui fait divers cadeaux, ce qui ne le dispense pas de payer les prestations
de la geisha au tarif normal. La geisha et son danna se lient au cours d'une cérémonie ressemblant au San San Ku Do. Autrefois, la notion de danna impliquait que la geisha ait des relations
sexuelles avec son protecteur, même si ce n'était jamais dit officiellement; le danna était d'ailleurs souvent choisi non pas par la geisha elle-même, mais par l'okiya, en fonction de sa richesse
et de son prestige.
Il est possible qu'une geisha ait des relations plus ou moins suivies avec des hommes qu'elle a rencontrés, mais ces relations sont généralement discrètes, car la réputation d'une okiya pâtirait
du mauvais comportement de ses geishas. Les geishas sont censées être célibataires, et celles qui se marient abandonnent leur métier.
Les geishas qui mettent un terme à leur carrière organisent une cérémonie d'adieu, le hiki-iwai (hiki-iwai), au cours de laquelle elles offrent du riz bouilli à leur onee-san et à leur oka-san.
Gion aujourd'hui, un des deux hanamachi les plus célèbres de Kyoto
Mizuage
Le mizuage, chez une geisha, est une sorte de « passage » entre le stade de maiko et celui de geisha. Il consiste en l'achat de la virginité de la maiko en question par un homme.
Lorsqu'une maiko est prête pour vendre son mizuage, elle offre des « Ebuko » (gâteau de riz ayant un léger creux sur le dessus et une tâche rouge au centre) à certains hommes pour qu'ils le
sachent. C'est alors qu'une enchère est lancée pour vendre le mizuage.
L'homme ayant donné le prix le plus élevé remporte le mizuage (en gros, le fonctionnement normal d'une enchère). Une partie de l'argent récolté après la vente du mizuage revient à l'okiya et une
autre partie à la maiko.
Ce n'est qu'après son mizuage qu'une maiko devient une geisha.
Film que j'ai vu
Mémoires d'une geisha (Memoirs of A Geisha) de Rob Marshall et produit entre
autres par Steven Spielberg. Ce film est basé sur le roman intitulé Geisha d'Arthur Golden, que j'ai aussi lu ^^
Jaquette DVD "Mémoires d'une Geisha" de Rob Marshall
1ère de couverture du livre "Geisha" d'Arthur Golden
SOURCE : Wikipedia